site de Jerash
En face, Israël
Source chaude
lendemain de pluie
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Nord de la Jordanie

Nous voici en Jordanie, à Jerash, à 1300m d’altitude, notre première nuit en altitude. L’hiver nous a rejoint… Il caille ! Polaire, blouson et même bonnet et gants, ce n’est plus la même chanson ! Nous savourons le plaisir de nous blottir bien au chaud dans notre caravane ou dans le bus-camping de nos amis suisses et nous faisons du camping sauvage tous ensemble.

Nous visitons la ville romaine, étonnamment étendue et située au beau milieu de la ville moderne de Jerash. La visite commence sur l’immense forum, vaste place ovale entourée de colonnades. Nous empruntons ensuite la longue avenue bordée de colonnes jusqu’à l’immense temple d’Artémis. Celui-ci se dresse au sommet d’un double escalier, véritablement monumental. L’ensemble impose le respect. Le site est très bien rénové et les aménagements se poursuivent, nous observons des ouvriers en train de retailler des blocs de pierre pour reconstruire à l’identique les bâtiments. Il fait beau mais plus si chaud, nous nous languissons d’arriver au bord de la Mer Morte pour retrouver un peu de la douceur perdue.

La route traverse les collines cultivées, nous sommes visiblement dans une zone assez riche. La densité des habitations nous surprend : les villages se succèdent. Après Amman, la route ne cesse de descendre, de plonger vers la faille où s’étend la Mer Morte (celle-ci est située à 400 mètres au-dessous du niveau des océans).

 

Les abords de la Mer Morte nous ravissent : quel bonheur d’évoluer de nouveau en tee-shirt (il fait 25 degrés). Par contre, côté jordanien du moins, les infrastructures ne sont pas au rendez-vous. Bien sûr, il y a cet ensemble d’hôtels de luxe (Marriott, Mövenpick) dont les palmiers dénotent dans ce paysage désertique et torturé. Mais, tout autour, ce ne sont que bords de mer inhospitaliers, chantiers, détritus, le site n’est clairement pas mis en valeur !

Nous campons finalement près d’un petit café, installé à proximité de sources chaudes. L’endroit est littéralement envahi par les mouches mais, bon, nous avons accès à une douche (froide), à l’eau et aux toilettes. Et puis le propriétaire est très sympa. On est donc pas si mal…

C’est à cet endroit que nous faisons l’expérience très curieuse d’un bain dans la Mer Morte : l’eau a une densité extraordinaire à cause de la concentration en sel, du coup, on flotte, on flotte... On peut se tenir assis, sans bouger, les doigts de pied en éventail hors de l’eau ! Par contre, quand on essaie de nager sur le ventre, on se sent comme un canard de bain ! Les pieds et les fesses remontent à la surface tandis que la tête bascule vers l’avant… Comme l’eau brûle les yeux et les lèvres, on se débat ridiculement pour essayer de retrouver un semblant d’équilibre… Une bonne partie de rires ! Dès que l’on sort de l’eau, on se précipite vers la source chaude pour se dessaler (le sel pique la peau).

Dommage que les abords de ce petit coin sympa soient totalement souillés : fréquentée surtout par les jordaniens, en particulier par de multiples bus scolaires, la plage est jonchée de détritus en tout genre, sachets, cannettes, boites de conserve, couches usagées, on en passe et des meilleures… Il y a encore du chemin à faire jusqu’à la mise en valeur de ce coin de Jordanie !!

En face de nous, sur l’autre rive de la Mer Morte, à moins de 15 kilomètres, des montagnes où, on le sait, se trouvent des villes mythiques : Jéricho, Béthléem… La Bible, et surtout l’actualité depuis plus d’un demi siècle, ont rendu ces noms familiers à nos oreilles. Les savoir si proches fait tout bizarre…

Nous restons quelques jours. Un matin, nous avions prévu un aller-retour à Amman afin de prendre un peu la température de la capitale mais surtout de faire le plein au supermarché (nous n’avions pas envie de pousser plus loin la visite d’Amman). Il a plu tout la nuit et c’est sous une pluie battante que nous montons dans la voiture. Quelques minutes plus tard, le soleil revient et le spectacle incroyable d’une Mer Morte bicolore s’offre à nous : la pluie a lessivé les montagnes environnantes drainant une boue écarlate qui forme une immense tache rouge sur la mer.