Aqaba
Nous y voilà…
Longtemps, Aqaba a résonné dans l’imaginaire
de Laurent, bercé par les images de Lawrence d’Arabie.
Avec ce voyage, Aqaba est devenu notre point de mire : l’aventure
ne s’y termine pas, elle continue, mais nous tournons les
talons et reprenons le chemin de la France. Plus récemment,
Aqaba a incarné notre désir d’un peu plus de
douceur : 25 degrés, la journée en tee-shirt (bonne
petite laine le soir tout de même car ça souffle !),
ce n’est plus le bel été mais après les
froids de la Syrie et du Nord de la Jordanie, c’est le bonheur…
Aqaba, nous y voilà, donc, et nous y restons une semaine.
Aqaba est l’une de ces villes balnéaires à
l’atmosphère douce, bercé par les palmiers.
On se sent bien dans les rues (n’écoutez pas les rabats-joie
qui vous annoncent une ville hyper traditionaliste). Par contre,
on est loin du rêve de la barrière de corail sauvage,
paradis des plongeurs. Aqaba est le seul port de la Jordanie, une
étroite fenêtre sur la Mer Rouge, coincée entre
l’Egypte, Israël et l’Arabie Saoudite. Autant dire
que le trafic est intense : ferries, navires marchands, pétroliers,
les containers se chargent et se déchargent nuit et jour,
la valse des camions donne le tournis…
Nous profitons de la clémence du climat pour nous poser
et profiter, comme nous le faisons à chaque fois que le lieu
s’y prête, au cours de ce voyage.
Nous faisons une petite plongée (Paul et Yan sont entre
de bonnes mains suisses), histoire de visiter une épave et
de dire bonjour aux coraux, rascasses et autres poissons multicolores.
Laurent et Pascal s’échappent entre hommes pour une
virée 4x4 dans le Wadi Rum tout proche : sensations fortes
que de rouler à fond de train dans les dunes de sable, au
milieu de paysages dignes d’un décor de western…
Ils en reviennent les yeux tout brillants d’excitation et
d’enthousiasme !
Les petits sont heureux de pouvoir jouer dehors, au soleil, avec
Maud et Marie. Le soir, nous nous retrouvons sous l’immense
tente bédouine, autour d’un feu, avec Musa (le gérant
du camping), Mohammed (le proprio) et leur ami musicien qui nous
charme avec son luth et sa voix chaude chantant les mélopées
bédouines.
Nous sommes rejoints par les Tarbet (voir « Pétra
»), la troupe des gamins s’élargit et le camping
résonne de leurs cris : « un, deux, trois, quatre »
hurlent-ils tous, tout en marchant en cadence avec de grands bâtons
(on se demande parfois où ils vont chercher les idées
de jeux, surtout que ça les amuse un bon moment cette histoire…).
Une grande fête est préparée pour notre départ
: décoration de la tente bédouine, méga barbecue-salade
et gâteaux (avec pinard bien sûr pour les grands…).
Après un mois pendant lequel nous avons partagé nos
impressions, nos coups de cœur, nos surprises, nos petits tracas
de logistique ou de santé, nos plaisanteries, nos petits
plats gourmands, nous quittons en effet les Fazzari. Ca fait tout
drôle de séparer nos routes. Ce sont de vrais amis
que nous quittons…
Au revoir Aqaba, nous remontons vers le Nord.
Nous décidons de suivre le Wadi Araba puis la Mer Morte
et enfin le Jourdain, c’est-à-dire de suivre la frontière
israélo-jordanienne de bout en bout. Nous ne sommes pas déçus
: situé en-dessous des hauts plateaux, notre itinéraire
nous permet de « gratter » quelques jours de température
clémente et puis les paysages sont magnifiques…
Le Wadi Araba étend ses dunes de sable au pied de montagnes
déchirées.
A l’approche de la Mer Morte, la plaine se couvre de vert,
de palmiers et de bananiers. Les industries (potasse surtout) fleurissent
également.
La route se fait ensuite étroite et sinueuse : à gauche,
la Mer Morte et ses reflets métalliques, à droite
la montagne, torturée, d’où la roche semble
dégouliner.
La vallée du Jourdain, quant à elle, est incroyablement
fertile : palmiers, bananiers, orangers et toute sorte de cultures
maraîchères, tomates, concombres, salades… Elle
est également fortement peuplée : la route va de village
en village.
Mais il faut désormais grimper vers les hauts plateaux. Nous
allons vers le froid et l’hiver, nous le savons…
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