Retour en Syrie
Nous voici de retour en Syrie. Notre route nous conduit jusqu’à
Mar Musa. On nous a parlé de ce monastère où
vit une petite communauté de moines, accueillant bien volontiers
les gens de passage.
Nous campons au milieu des steppes arides, véritable désert
de caillasses. Fait pas chaud à 1300 mètres d’altitude,
croyez-nous ! Le chauffage de la caravane tourne à plein
pour nous créer un petit nid douillet où il fait bon
se réfugier (surtout que le chauffage du 4x4, lui, est en
panne !). Au petit matin, les tuyaux d’évacuation d’eau
de la caravane sont néanmoins bel et bien gelés !
Brrr !!
Nous grimpons jusqu’au monastère. L’accueil
que nous y recevons est incroyable : chacun se relaie pour nous
offrir thé, biscuits et surtout du temps. Du temps pour nous
faire découvrir les merveilleuses fresques de l’église,
du temps pour discuter avec nous. Hélène, une jeune
parisienne arrivée là depuis 15 jours seulement mais
qui compte bien y passer un moment, se prend d’affection pour
Paul et Yan et transforme pour eux cette expérience en un
super moment de jeux et de rires. Nous croisons le Père Paolo,
fondateur de cette communauté : malheureusement trop occupé
pour que nous ayons véritablement le temps d’échanger
avec lui, le personnage n’en demeure pas moins fascinant.
C’est une de ces personnes qui dégage une énergie
incroyable et dont la présence emplit tout l’espace.
La passion qui l’anime a de quoi séduire : rapprocher
les trois religions monothéistes, rassembler les fils d’Abraham,
les faire se comprendre, se respecter et s’apprécier..
Courageux en ces contrées !
A l’heure où le soleil se couche, nous quittons à
regret Mar Musa. Direction le fameux Krak des Chevaliers.
Le voici, le voilà, ce fameux Krak des Chevaliers !!
Pour tout vous dire, il faudra qu’on revienne en été
pour vraiment apprécier le lieu parce que là, il gèle
! Un vent glacial souffle au-dessus des montagnes enneigées
du Liban et nous amène un froid qui pénètre
jusqu’aux os. C’est couverts comme de vrais petits esquimaux
que nous visitons le château des croisés.
Première surprise, la forteresse ne se dresse pas, comme
tant d’autres, sur une éperon inaccessible mais au
sommet d’une colline aux pentes douces. Cette vulnérabilité
relative est probablement à l’origine de l’édification
de la formidable enceinte du château, réputée
infranchissable. Le krak a été d’ailleurs l’une
des dernières places fortes où résistaient
les croisés et doit sa réputation à cette quasi
invincibilité.
Le krak était à l’origine un fortin bâti
par l’émir de Homs pour surveiller la « trouée
de Homs », unique point de passage au milieu de la chaîne
montagneuse qui court du Nord au Sud. Habité par une garnison
de Kurdes, ce fortin était surnommé le château
des Kurdes, « Hosn al Akrad », d’où le
mot « krak ».
Pour une forteresse de cette importance, le krak n’est pas
très vaste, il est plutôt ramassé, compact,
avec sa double enceinte de défense séparée
par un énorme fossé.
Malgré sa vocation purement défensive, le krak dégage
une certaine harmonie et même une finesse architecturale,
surtout en ce qui concerne la salle des Chevaliers et la galerie,
bâties plus tardivement (XIIIe siècle) en style gothique.
Oubliant le froid, nous explorons l’enceinte extérieure,
salles des gardes, tour de garde, écuries, chemin de ronde…
Yan est un peu tétanisé par le froid mais Paul aime
toujours autant grimper, escalader, monter, descendre et jouer aux
explorateurs…
Nous atteignons ensuite l’enceinte intérieure et le
cœur du château : c’est toujours passionnant d’imaginer
la vie des chevaliers et des soldats à l’époque,
les cuisines immenses, les réserves avec leurs jarres, les
passages creusés dans l’enceinte… On se régale
!
Mais après cette visite, il nous faudra un moment pour
décongeler… Pour réchauffer les petits, on les
tiendra même au-dessus du poêle du restau où
nous nous sommes réfugiés. Finalement, malgré
leurs pieds glacés et leurs lèvres violettes…
pas de rhume !! (ou du moins pas plus qu’avant !) On s’en
tire bien !!
Nous reprenons la route et décidons de filer directement
à Alep. Nous avons envie de pouvoir avoir quelques jours
avant l’arrivée des parents de Laurent, histoire de
pouvoir aménager un peu le petit bungalow (rudimentaire)
que nous louons dans le camping près d’Alep.
Nous n’avons rien trouvé de plus confortable qui nous
permette de passer quelques jours en caravane et de nous faire un
petit Noël comme on les aime… Mais bon, avec quelques
tapis, du chauffage et un peu de déco de Noël…
on arrive finalement à bricoler quelque chose qui reste spartiate
(surtout en ce qui concerne les sanitaires…) mais quand même
pas désagréable… Et nous décidons de
couper le séjour en deux : 4 nuits au camping et 4 autres
nuits dans un hôtel au centre d’Alep…
Rendez-vous au coin de enfants où Paul vous raconte son
Noël
en Syrie
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