Olympie
Après une halte au bord d’une plage très sauvage,
dans un camping déserté, nous atteignons le Péloponnèse.
Nous nous posons ensuite à Olympie, petite bourgade endormie
vivant mollement du tourisme.
Les J.O. nous rattrapent puisqu’une épreuve de lancer
de poids y est organisée. Pendant quelques jours, Olympie
se réveille et vit à l’heure de l’événement
sportif mondial. Ce n’est pas la grosse effervescence mais
une agitation bon enfant gagne le bourg. Les officiels envahissent
la ville et le site archéologique. Pas moyen d’avoir
des billets : l’événement est gratuit (une des
conditions imposées par le CIO pour qu’une épreuve
puisse avoir lieu si loin d’Athènes) et les places
ont été réservées depuis des mois. Nous
vivons néanmoins « à l’heure des Jeux
».
Nous visitons le site archéologique, emplacement des Jeux
Olympiques de la Grèce antique, heureusement agréablement
boisé, vu la chaleur qui y règne.
Les colonnes marquent encore l’emplacement du gymnase : les
athlètes se préparaient dans les salles autour avant
les épreuves de lutte qui avaient lieu dans l’espace
central. Ainsi ferons-nous également et plus tard, lorsque
nous verrons à la télé les retransmissions
des épreuves d’Athènes, Paul s’étonnera
que les athlètes ne se soient pas enduits d’huile comme
aux temps anciens…
Le temple de Zeus est saisissant : un tremblement de terre a renversé
les immenses colonnes qui gisent, énormes, sur le sol. Une
colonne a été rebâtie, donnant ainsi idée
des dimensions, imposantes, du temple.
Plus loin, c’est l’entrée du stade : une arche
du couloir d’accès subsiste encore et on se sent saisis
de solennité lorsqu’on imagine les athlètes
pénétrant dans le stade par ce couloir. Nous ferons
la course, Paul gagnant haut la main sa médaille d’or
tandis que Laurent se saisit de l’argent et que Yan et Karine
arrivent ex-aequo pour la médaille de bronze.
Un instant d’émotion devant le temple de Héra
et l’autel, où tous les quatre ans, est ravivée
la flamme olympique avant qu’elle ne parte parcourir le monde
jusqu’au lieu des Jeux Olympiques.
Depuis Olympie, nous nous aventurons en voiture dans les montagnes
du Péloponnèse. Aventure car les routes sont tortueuses
(80 km c’est toute une expédition dans ces conditions)
et que, compte-tenu de la qualité de la signalisation, c’est
de véritable jeu de pistes dont il s’agit.
Nous visitons d’abord le temple d’Apollon, immense,
encore debout, protégé des intempéries par
une immense tente. Malheureusement, cette tente enlève un
peu de sa splendeur à l’édifice. De plus, on
doit se contenter de faire le tour du temple… Un peu frustrant
! Le site n’en demeure pas moins majestueux : dans toute cette
région, les montagnes se dressent, sauvages, imposantes,
arides. Le soleil brûle tout et de toute part, le jaune paille
de l’herbe domine, tâché seulement par le vert
brûlé des broussailles et le gris des cailloux. Un
paysage pelé qui impose le respect.
Le lendemain, nous reprenons notre exploration : un petit marché
à Andretsina sur une place ombragée draine tout le
pays, les vieilles vêtues de noir y viennent marchander quelques
légumes, les hommes boivent l’ouzo et discutent des
manœuvres héroïques que les conducteurs doivent
effectuer pour faufiler leurs véhicules dans la rue centrale
étroite et encombrée.
Plus loin, nous visitons un petit musée sur le thème
de « l’eau vive » où sont rassemblés
un moulin à farine, une tannerie et un moulin à poudre.
L’occasion pour les enfants de découvrir le fonctionnement
des moulins puis de patauger avec bonheur dans la fontaine toute
proche en essayant de rattraper la cruche (qui va à l’eau
mais ne se casse point).
A cet endroit, le Loussios a creusé des gorges spectaculaires
dans ce paysage de rocaille, de maquis et de hautes montagnes. Et
là, au flanc d’un rocher vertical, perdu dans un lieu
solitaire de toute beauté, le monastère d’Agios
Ioannis Prodromou (11e s) s’accroche à la montagne,
abritant encore quelques moines. Les cellules monacales, partiellement
troglodytes, semblent suspendues au-dessus de la gorge. La sérénité
des lieux nous envahit.
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