plus d'images
Ephèse

« On va visiter les fesses de qui ? » demande Paul. Son père, pas peu fier, se marre…
Ephèse est paraît-il le plus extraordinaire site gréco-romain de Turquie. On commence à avoir quelques références en matière de sites antiques, nous verrons…

Ephèse était un port de première importance dans l’Antiquité. Au débouché des routes d’Asie, c’était un centre économique et commercial très dynamique. Sous la domination romaine, ce fut l’opulente capitale de la province d’Asie, la deuxième ville après Alexandrie. Ephèse était célèbre pour ses monuments et son faste. Aujourd’hui, la baie s’est ensablée et la mer s’est retirée à plusieurs dizaine de kilomètres.

Tout comme nous, modernes touristes, les voyageurs de l’Antiquité, à peine débarqués, empruntaient la monumentale Voie Arcadiane et découvraient, tout au bout, la masse imposante du théâtre, adossée à une pente du Mont Pion. C’est le premier théâtre que nous visitons qui est construit sur le plan romain, c’est-à-dire avec mur de scène derrière l’orchestra. Ce dernier avait initialement trois étages mais seule la partie inférieure demeure.

Nous empruntons ensuite la rue de Marbre : recouverte de marbre (comme son nom l’indique), elle relie de façon majestueuse le théâtre à la bibliothèque de Celsus et longe l’immense agora commerciale. Nous sommes transportés plusieurs siècles en arrière : on imagine en effet sans peine l’agitation qui devait régner dans l’agora, un peu à la manière des bazars qui nous émerveillent aujourd’hui. Bordé d’un portique sous lequel s’ouvraient les boutiques, ce vaste espace était le cœur commercial de la cité, à proximité du port ; on y vendait nourriture et produits artisanaux.

Paul et Yan font attraction ignorant les hordes de touristes qui se pressent les uns derrière les autres (et pourtant, nous sommes hors saison !), nos deux petits clowns ont décidé de découvrir la vie sans dessus dessous (Ephèse, en l’air…).

Mais voilà qu’au bout de la superbe artère, se découvre l’édifice qui fait toute la splendeur d’Ephèse : la bibliothèque de Celsus. Admirablement reconstruite, elle offre à notre admiration sa façade spectaculaire à deux étages. Les colonnes à chapiteaux corinthiens soutiennent un plafond richement décoré, des niches abritaient des statues, allégories évoquant le lieu (Sagesse, Science, Intelligence, Vertu).
Dans la plupart des sites antiques, on en est réduit à faire travailler son imagination pour reconstruire en trois dimensions les édifices dont ne restent debout que quelques colonnes et chapiteaux. Ce n’est pas le cas à Ephèse : la bibliothèque est là, nous domine et nous laisse sans voix. C’est beau, voilà tout !