Arrivée en Syrie
Cette fois-ci, on l’a peaufiné notre passage
de la frontière !
On a révisé les informations recueillies sur Internet
et auprès des consulats et autres automobiles clubs, on a
préparé nos petits dossiers pour avoir tout sous la
main…
Une véritable préparation d’examen de passage
! Faut dire qu’on se demandait à quelle sauce on allait
être mangés !
Ben, finalement on s’en est bien sortis : 3 heures au total,
un petit bakchich raisonnable à l’intermédiaire
turc qui nous a permis d’accélérer la sortie
de Turquie, et des taxes en Syrie, élevées, mais conformes
à nos prévisions. Le douanier syrien avait plus envie
de visiter notre caravane par curiosité que par zèle.
En prime, c’est là que nous rencontrons Pascal et Sabine
et leurs filles, Maud et Marie qui font en camping-car un voyage
similaire au nôtre et qui vont devenir des super copains.
Voilà donc la Syrie. Pour tout dire, on est très
surpris. On se fait toujours des idées sur les pays que l’on
ne connaît pas encore et nous avions surestimé le niveau
de vie de la Syrie. De plus, nous imaginions un pays beaucoup plus
occidentalisé. Ce n’est pas le cas et la première
surprise passée, on se laisse séduire par l’authenticité
de ces régions et de ces gens.
Néanmoins, le premier contact a été un peu
« rude », d’autant plus que nous sommes arrivés
dans une zone plutôt rurale et dans les tous derniers jours
du ramadan, la fatigue d’un mois de jeûne faisant tourner
l’activité au ralenti et n’aidant pas à
créer l’atmosphère sympathique qui séduit
le voyageur qui arrive.
Mais, petit à petit, l’œil s’habitue à
la différence… beaucoup d’hommes portant le keffieh
rouge et blanc, peu de femmes dont beaucoup voilées et habillées
de noir, des micro boutiques genre boui-boui, des charrettes tirées
par des ânes pas bien épais, un traitement des déchets
qui est inexistant.
Puis la « sauce se met à prendre ». On aime les
sourires qui éclairent tous ceux que l’on croise, l’ambiance
des souks et des marchés des villages, les cafés où
les gens fument le narguilé et profitent du temps. On est
séduits par l’accueil que chacun nous réserve
: impossible de s’arrêter au bord d’une route
sans qu’une personne, surgie d’on ne sait d’où,
vienne nous proposer son aide, nous invite à venir chez lui
ou nous offre des pommes, des biscuits ou des bonbons.
Quant aux paysages, que dire ?… C’est superbe !
Nous faisons halte quelques jours près d’Alep, le temps
de prendre nos marques et de faire un peu de repérage pour
notre séjour à Noël (les parents de Laurent nous
rejoindront à Alep).
Nous explorons en particulier les environs d’Alep. Les collines
calcaires (tiens les Piaclou vont en Egypte ?) s’illuminent
sous les rayons dorés du soleil bas sur l’horizon en
ce début d’hiver. Les paysages sont rudes, le relief
déchiqueté. Seules quelques petites parcelles sont
cultivées, durement gagnées sur le désert de
caillasses. La terre y est glaiseuse.
Il y a bien longtemps, ces lieux abritaient pourtant un réseau
dense de villages prospères où vivaient de riches
propriétaires terriens tirant leur fortune de la culture
de l’olivier. Mais les aléas des invasions ont brisé
cette prospérité et déserté ces villes.
Abandonnées mais préservées des ravages du
temps car bâties avec du calcaire, ce sont aujourd’hui
des « villes mortes » que l’on visite.
St Siméon est la plus spectaculaire d’entre elles.
Elle se dresse au sommet d’une colline escarpée. Et
voici les ruines de l’église, en excellent état
de conservation : quelle beauté ! Les pierres, dorées,
se détachent sur le ciel d’un bleu pur, l’ensemble
dégage une sérénité envoûtante.
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