Autre vision de la Turquie


A l’aller, nous avons suivi toute la côte : mer Méditerranéenne, mer de Marmara, mer Egée et même un petit bout de mer Noire.

Nous avons découvert une Turquie très moderne, très occidentale aussi.
L’agriculture est extrêmement développée. Les engins agricoles, même s’ils paraissent avoir un grand nombre d’heures de route, sont aussi modernes que chez nous.
Le tourisme est partout extrêmement développé : restaurants, cafés, hôtels, plages aménagées, ports de plaisance, sport de plein air, monuments historiques rénovés et commentés. Quelquefois, on aimerait bien même que le tourisme se fasse un peu plus discret car il y a un petit côté Palavas les Flots.
Les industries sont nombreuses en certaines régions et malheureusement tout aussi polluantes qu’en France.
Les routes sont en bon état et les véhicules ne diffèrent pas de ceux que l’on croise sur les routes françaises.
Sur les bords des routes, on ne voit pas des tas de détritus ou des sachets plastiques tristement accrochés aux arbustes (comme on en voit beaucoup malheureusement dans certains pays moins développés).
Les villes sont propres, modernes, avec des commerces en tout genre, des supermarchés, des magasins de fringues, de déco, de jouets, etc.
L’urbanisation en revanche est assez anarchique et les constructions sont très laides (voir Perspective « Habitat en Turquie »). Mais La Courneuve ou Vaulx-en-Velin soutiennent sans peine la comparaison… Cette laideur urbaine a simplement tendance à être systématique en Turquie.
Physiquement, les Turcs nous ressemblent beaucoup : la plupart sont bruns bien sûr mais pas tous, certains ont les yeux clairs, ils sont plutôt grands et dans l’ensemble, il y a une importante diversité de physiques. Il y a bien sûr beaucoup de femmes portant le voile mais dans les villes, la plupart sont habillées de façon très moderne. De nombreuses femmes sont également vêtues à l’occidentale voire très sexy. Bref, il y a de tout et on voit autant d’hommes que de femmes dans les rues.

En résumé, au vu de tout cela, nous nous sommes vraiment sentis très proches de l’Europe.

Puis nous avons rencontré divers voyageurs qui nous ont dit avoir traversé le centre de la Turquie et avoir découvert un pays bien différent.

Alors, nous avons eu envie de nous enfoncer un peu plus. Et au retour, nous avons rejoint Izmir en traversant les hauts plateaux et une partie de l’Anatolie Centrale.

Nous avons visité Konya, ville réputée traditionaliste (voir Chroniques « Anticyclone ») et découvert une ville où la plupart des femmes sont certes voilées mais sont souvent modernes, travaillent, étudient, se baladent dans les rues ; une ville où on ne se sent pas mal à l’aise en tant qu’occidental.
Nous avons également musardé sur des routes secondaires et traversé campagnes et villages : c’est assurément plus rustique qu’en France mais les maisons sont en bon état, cossues, proprettes. Les cours de ferme abritent voitures, véhicules agricoles, chiens, basse-cour et bric-à-brac, comme chez nous. Et les champs, bien labourés en cette saison, laissent deviner des récoltes prospères aux beaux jours.
Bref, désolés, nous avons certes vu une « Turquie des campagnes » mais pas vraiment une « autre Turquie ».

On ne cesse de nous parler de la menace turque en cas d’entrée dans l’Europe et des différences entre nos cultures, nos sensibilités, notre histoire et nos religions. Mais, jamais, mais nous ne nous sommes sentis à ce point différents des turcs. Ils sont comme nous, vivent comme nous . Il y a autant de différences et de points communs entre un français et un turc qu’entre un français et un grec (sans parler des différences entre un français et un allemand ou un anglais).
Est-ce parce que nous avons séjourné également en Syrie et en Jordanie, pays bien plus moyen-orientaux ? Est-ce parce que nous avons vécu trois ans en Malaisie, pays musulman ? Toujours est-il que nous nous sommes sentis à l’aise en Turquie, sur la côte comme à l’intérieur des terres, comme on peut l’être partout ailleurs en Europe.